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SolutionCodyCross A Paris, construction liĂ©e Ă  des amants de cinĂ©ma (989 votes, moyenne: 3,40 de 5) Loading Ci-dessous, vous trouverez CodyCross - RĂ©ponses de mots croisĂ©s. CodyCross est sans aucun doute l'un des meilleurs jeux de mots auxquels nous avons jouĂ© rĂ©cemment. Un nouveau jeu dĂ©veloppĂ© par Fanatee, Ă©galement connu pour la crĂ©ation de jeux populaires tels MorceauDe Boeuf, Surtout Pour Les Grillades: romsteck: DĂ©coller Un Objet Du Sol: soulever: Selon L'expression, Le Loup Ne Doit Pas Y Entrer: bergerie: Tricot De Laine À Manches Longues: chandail: Qui Inspire Du MĂ©contentement Ou De L'ennui: maussade: A Paris, Construction LiĂ©e À Des Amants De CinĂ©ma: pontneuf: Celui Qui ExĂ©cute Les Site De Rencontre Pour Les Jeunes Adultes. Offrez gratuitement la lecture de cet article Ă  un proche VIDÉO. À Paris, un cinĂ©ma en plein air contre la morositĂ© du confinement » L’article sera disponible Ă  la lecture pour votre bĂ©nĂ©ficiaire durant les 72h suivant l’envoi de ce formulaire, en cliquant sur le lien reçu par e-mail. Assurez-vous que la personne Ă  laquelle vous offrez l’article concernĂ© accepte de communiquer son adresse e-mail Ă  L’Express. Les informations renseignĂ©es dans ce formulaire sont destinĂ©es au Groupe L’Express pour l’envoi de l’article sĂ©lectionnĂ© Ă  votre proche, lequel sera informĂ© de votre identitĂ©. Pour toute information complĂ©mentaire, consulter notre Politique de protection des donnĂ©es. C’est envoyĂ© ! Vous venez d’offrir Ă  mail l’article suivant VIDÉO. À Paris, un cinĂ©ma en plein air contre la morositĂ© du confinement » RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Le plasticien dĂ©corateur de cinĂ©ma, dans son processus de crĂ©ation de l’espace, voyage en des aller-retour entre le plat de l’image iconographique, Ă©cranique, et les diffĂ©rents plans disposĂ©s dans le creux de l’espace scĂ©nique. Ce dispositif est rĂ©gi par une perspective particuliĂšre que l’on pourrait dĂ©signer comme perspective du spectacle. Cet article questionne les obsessions du dĂ©corateur de cinĂ©ma dans sa volontĂ© de matĂ©rialiser un espace, un rĂ©ceptacle Ă  jeux. Dans un deuxiĂšme temps, il voudrait rĂ©vĂ©ler comment Ă  partir d’une image de travail, le dĂ©corateur peut extraire l’espace qu’elle contient. Cette boite d’espace devra ensuite s’adapter, se mouler Ă  la structure du studio de cinĂ©ma, un espace de tous les possibles. Plastician, Film decormaker, when he creating space, goes and comes between the dish of the iconographic and screen image, and the different planes arranged in the hollow of the stage space. This device is governed by a particular perspective that could be reffered as the perspective of the show. This article questions the obsessions of the filmmaker in his desire to materialize a space, a receptacle with games. In a second step, it would reveal how the film decormaker can extract the space from a working image. This box of space will then have to adapt, mold itself to the structure of the studio of cinema, a space of all possibilities. Haut de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1 GUÉRIN Michel, L’espace plastique, Bruxelles Éditions La part de l’Ɠil, 2008, p. 11. Tout Espace plastique croise des pas et rappelle ou parfois provoque un danser, une suite d’enjambĂ©es ; c’est un Ă©loge de la distance, un commentaire des intervalles qui Ă©pouse le mouvant »1 2 FRANCASTEL Pierre, L’image la vision et l’imagination l’objet filmique et l’objet plastique, Pari ... 1Le processus de crĂ©ation de l’espace plastique passe, transite par une image, un dessin, un croquis, un plan. Ces images appelĂ©es Ă  devenir espaces sont des structures signifiantes, elles peuvent nous fournir un grand nombre d’informations, nous provoquer un grand nombre de sensations. Elles nous parlent suivant leurs principes propres »2. Au cinĂ©ma, cette image source devenue espace redeviendra Ă  nouveau image, image Ă©cran. Nous sommes face Ă  une ontogĂ©nĂšse Ă  double sens. 3 JUNICHIRÔ TanizaKi, Eloge de l’ombre, Traduit du japonais par RenĂ© Sieffert, Lagrasse Éditions Ve ... 2Cette image documentation, cette image source d’information, cette iconographie, ces strates d’images qui nourrissent notre mĂ©moire eidĂ©tique sont une matiĂšre premiĂšre Ă  notre rĂ©flexion sur l’espace plastique du dĂ©cor. Chaque projet doit s’accompagner de ces images mĂȘme si elles alimentent le hors cadre, mĂȘme si ces images ne sont et seront dans la majoritĂ© des cas que des fondations, des parties immergĂ©es de l’espace. Ces schĂšmes sont de vĂ©ritables ossatures de notre futur espace. SchĂšmes de compositions, de surfaces, de matiĂšre, de patines du lustre de la main3 et de couleur. Michel Vandestien, le dĂ©corateur de Leos Carax, me disait avoir convoquĂ© les Ɠuvres de l’artiste peintre Poliakoff pour les couleurs du film Mauvais sang. VoilĂ , convoquer en somme des traces de vie. Structures et traces forment l’espace. Penser le verbe, former » au sens du grec ancien plastikos », qui est relatif au modelage. L’espace se fait alors plastique. 4 PERNOT HervĂ©, L’atelier Fellini, une expression du doute, Paris Éditions l’Harmattan, 2003, p. 10 ... 5 Ibid. 3Fellini qui Ă©tait un fin dessinateur et caricaturiste rĂ©alisait au dĂ©but de chaque film de nombreux dessins, Je crois que c’est une façon de prendre des notes, de fixer des idĂ©es il en est qui tracent rapidement des mots qui enregistrent une sensation ; moi, je dessine »4. Ces petites notes, vĂ©ritable film avant le film vont aboutir entre les mains de mes collaborateurs ; le dĂ©corateur, l’auteur des costumes, le maquilleur s’en servent comme d’un modĂšle pour la mise en route de leur propre travail »5. 4Le dĂ©corateur de Fellini aura donc pour mission d’analyser l’image, de la dĂ©crypter, d’en comprendre l’espace qu’elle emprisonne. Cette analyse lui permettra de crĂ©er un volume, une boite Ă  jouer, tout en respectant l’idĂ©e de Fellini. 6 AUMONT Jacques, L’Ɠil interminable, Paris Nouvelles Éditions SĂ©guier, 1995, p. 139. 5L’image possĂšde un grand nombre d’élĂ©ments qui nous renseignent sur cet espace. L’un de ces premiers Ă©lĂ©ments reste la prĂ©sence d’un humain. Il faut noter que l’homme Ă©chelle» fait son apparition dans l’optique mĂ©diĂ©vale avec Alhazen, comme une pige, un Ă©talon important pour estimer les grandeurs et les distances. En prĂ©sence de l’homme, il sera alors aisĂ© d’estimer la hauteur, premiĂšre dimension, la largeur, deuxiĂšme dimension, mais plus difficile d’estimer la profondeur dimension de l’avancĂ©e virtuelle du corps entier »6. 7 RESNAIS Alain, Smoking / No Smoking, 298 mm, Productions Camera One, France 2 CinĂ©ma, Alia Films, ... 6Il est donc difficile d’estimer l’espace s’il nous est inconnu. En gĂ©nĂ©ral, des espaces de paysages naturels sont difficiles Ă  apprĂ©hender, Ă  mettre en perspective puis en plan. C’est pour cela que le dĂ©corateur Jacques Saulnier a rajoutĂ© une maquette d’église dans le dĂ©cor de bord de mer de Smoking / No smoking7 d’Alain Resnais, car l’échelle de l’église fournit une Ă©chelle humaine qui, elle, donnera une Ă©chelle Ă  son paysage. Illustration no Photographie de plateau, Jacques Saulnier devant son dĂ©cor pour le film Smoking no smoking, il faut remarquer la petite Ă©glise. © Photographie de Bernard Chevojon. 8 AUMONT Jacques, L’Ɠil interminable, Paris Nouvelles Éditions SĂ©guier, 1995, p. 139. 7Pour comprendre l’espace et son Ă©chelle de reprĂ©sentation, il existe les rĂšgles de LĂ©onard », ces rĂšgles simples qui nous permettent de signifier Ă  l’Ɠil la profondeur. Les objets proches paraissent plus grands, leur texture apparente est plus grosse, leurs contours plus nets, leurs couleurs plus saturĂ©es »8. 9 DELORME AndrĂ©, FLÜCKIGER Michelangelo, Perception et rĂ©alitĂ©, une introduction Ă  la psychologie des ... 8A travers ces rĂšgles, on devine la notion de perspective atmosphĂ©rique, perspective d’évanouissement, et l’on peut penser Ă  la remarque du psychologue Gibson en 1950, sur le gradient de texture, le rĂŽle essentiel des surfaces, et surtout de leur texture visuelle, dans la perception de l’espace tridimensionnel9. 10 DELORME AndrĂ©, Psychologie de la perception, MontrĂ©al Vigo, By Éditions Etudes Vivantes, 1982, p. ... 9 La surface contient une information de tridimensionnalitĂ© particuliĂšrement riche. Gibson y a vu une des principales sources d’information sur la perception de l’espace en profondeur. Il a donc analysĂ© la structure des surfaces en tant que stimuli »10. 10Pour l’architecte dĂ©corateur, cette notion de gradient de texture est importante. Elle est utilisĂ©e pour la lecture de la maquette en deux dimensions puis elle est utilisĂ©e pour recrĂ©er un espace, le plus gĂ©nĂ©ralement une anamorphose d’espace. Il s’agit d’abord d’un dĂ©cryptage pour estimer la profondeur, profondeur qu’il faudra adapter Ă  la taille du studio et du plateau sur lequel le dĂ©cor sera implantĂ©. Puis, en fonction de la surface utile, il faudra mettre en Ɠuvre les gradients de texture pour recrĂ©er la profondeur. Le gradient de texture peut donc ĂȘtre une information sur l’espace, mais Ă©galement un Ă©lĂ©ment de la conception de l’illusion anamorphique. 11La profondeur plus que le hors-champ intĂ©resse le dĂ©corateur, dans la mesure oĂč ce hors-champ peut par un simple mouvement de camĂ©ra devenir une chose cadrĂ©e et poser Ă  nouveau le problĂšme de sa profondeur. 12Suite Ă  l’analyse de l’image source, une mise en scĂšne, une scĂ©nographie se constituent. Ce dernier terme est un emprunt Ă  l’architecte romain Vitruve, qu’il opposait Ă  iconographie », le tracĂ© Ă  la rĂšgle et au compas du plan d’un Ă©difice, et Ă  orthographie », c’est-Ă -dire, l’élĂ©vation. Cette scĂ©nographie, cette Ă©criture de la scĂšne pourrait se traduire par la scĂšne vue de... » On peut alors se poser cette question la scĂšne, de quel point de vue, et vue comment ? a. OĂč il y a un endroit dans cet agencement oĂč le regard ou l’Ɠil donnera sens Ă  ce dispositif de la profondeur. Alors l’histoire intĂšgrera sa gĂ©ographie, le paysage et l’architecture prendront corps, Ă  la fois comme sens » en tant que direction et orientation, prĂ©sence de sujet en dĂ©placement, trajectoire, et comme sens » du rĂ©cit, fil conducteur pour la comprĂ©hension narrative de la scĂšne fictive. b. Comment imaginons que le gĂ©ant Argos de la mythologie grecque, se crĂšve les quatre-vingt-dix-neuf yeux rĂ©partis sur sa tĂȘte et son corps. Yeux lui permettant d’avoir un regard panoptique sur l’espace environnant. Argos se retrouve alors avec un seul Ɠil, le centiĂšme, un Ɠil de chercheur de champs avec lequel il compose sa profondeur, joue avec les intervalles dessinant ainsi l’espace scĂ©nique. 11 MARCIAK DorothĂ©e, La place du prince, Perspective et pouvoir dans le théùtre de cour des MĂ©dicis, F ... 13Cet endroit-source a cette particularitĂ© d’ĂȘtre Ă  l’origine l’Ɠil de l’artiste. L’artiste devenu prince, son Ɠil est le biais par lequel il lui faut regarder son Ɠuvre. Le trou percĂ© dans la tavoletta de Filippo Brunelleschi en est un acte de pouvoir, d’autoritĂ©. L’artiste impose sa vision, la perspective linĂ©aire s’est construite en fonction de cet Ɠil et de sa projection. L’Ɠil de l’artiste est devenu l’Ɠil du prince. PlacĂ© en position de dĂ©miurge il est le double mĂ©taphorique du dĂ©corateur concepteur de scĂšnes, le prince est Ă  l’endroit d’oĂč toutes choses se donnent Ă  voir dans leur perfection naturelle »11. 14L’espace de la scĂšne du théùtre de la Renaissance italienne, comme l’espace du tableau, impose sa vision. Toute la construction spatiale de cette scĂšne se fera autour de la place du prince et de son Ɠil. Illustration Photogramme du film de Pier Paolo PASOLINI, Le DĂ©camĂ©ron. 15Pasolini, dans la peau de Giotto, invitĂ© Ă  Naples pour rĂ©aliser une fresque se perd sur la place du marchĂ© au milieu des vendeurs de melons d’eau. Par ce geste des mains, il isole, coupe, cadre une scĂšne, une gueule », s’arrĂȘte sur le visage d’un notable achetant du raisin, il dissocie du mouvement gĂ©nĂ©ral, autour de cette place du marchĂ©, des enfants jouant sur le toit d’une cabane. Il les enferme, les emprisonne dans son cadre. Pouvons-nous attribuer ce geste Ă  Giotto ? En tout cas, il est Ă©vident que ce geste du peintre qui utilise la vision mono focale, qui vise, qui fait de son Ɠil le sommet de cette pyramide extrudĂ©e par le contour du cadre, de la fenĂȘtre, est Ă  la source de la scĂšne peinte, de la scĂšne de théùtre et de la future scĂšne de l’espace du dĂ©cor cinĂ©matographique. 16Ce faisant, Pasolini-Giotto, relie la peinture au cinĂ©ma. Cette liaison transitera par la scĂšne du théùtre de la Renaissance italienne qui, par son esthĂ©tique de l’illusion, par l’application du trompe l’Ɠil, par sa volontĂ© de vraisemblance et grĂące Ă  la mĂ©thode et aux talents des feinteurs, des peintres, ordonne sur la scĂšne, une imitation la plus proche possible de l’univers rĂ©el. Cette scĂšne, Ă  travers son cadre, et vue de la place du prince, est bien la plus comparable Ă  celle de l’espace du dĂ©cor cinĂ©matographique. 17Cet espace nous rĂ©vĂšlera de nouveaux princes, un nouvel Ɠil-outil, celui de la camĂ©ra au service de l’Ɠil du rĂ©alisateur. Les nouveaux princes s’appelleront Pier Paolo Pasolini, Leos Carax, Alain Resnais
 18Ainsi, l’artiste regarde, et, en vĂ©ritable metteur en scĂšne, organise sa vision. Il dĂ©limite, cadre le champ de son histoire, qu’il doit soumettre aux spectateurs. Il crĂ©e un lieu, un locus - le locus en archĂ©ologie est une scĂšne dĂ©limitĂ©e contenant des traces d’occupation humaine. Cette notion de lieu est peut-ĂȘtre ce qui intĂ©resse le dĂ©corateur. Celui-ci, dans la mise en forme de son lieu, utilisera les rĂšgles de la perspective, Ă  la fois dans le dĂ©cryptage du tableau, et dans la construction mĂȘme de sa scĂšne. 19Pour l’architecte et mathĂ©maticien Antonio Manetti, la perspective est cette science 12 MANETTI Antonio, La dĂ©monstration de la perspective, In, HAMOU Philippe, La vision perspective 143 ... Qui rend avec proportion et rationalitĂ© les diminutions et les accroissements de tout ce qui, de prĂšs ou de loin ̶ maisons, plaines, montagnes, pays de toutes sortes ̶ apparaĂźt aux yeux humains ainsi, toute figure, toute chose semble de taille qui convient Ă  telle ou telle distance12. 13 CHONÉ Paulette, Le P. Levrechon et l’image cinĂ©tique reprĂ©senter en une chambre close tout ce qui ... 20Il faut reconnaitre que cette façon de reprĂ©senter l’espace dans la profondeur reste la plus proche, dans la crĂ©ation qu’elle opĂšre de l’illusion, de celle restituĂ©e par la camĂ©ra, par l’Ɠil camĂ©ra. Notre vision et l’application des rĂšgles de la perspective sont le rĂ©sultat d’un processus physique qui peut se reproduire. La chambre noire en est une reproduction technique, elle restitue des simulacres se peignant sur le papier »13. 14 HAVELANGE Carl, De l’Ɠil et du monde, une histoire du regard au seuil de la modernitĂ©, Paris Libr ... 21RenĂ© Descartes, dans son livre La Dioptrique, nous explique que l’Ɠil d’un homme fraĂźchement mort14 ou celui d’un bƓuf peut reproduire en perspective les objets dressĂ©s devant cet Ɠil physiologique. 15 BARTHES Roland, La Chambre claire, in, ƒuvres complĂštes, Tome V, textes 1977-1980, Paris Éditions ... 22Pour Roland Barthes, la camĂ©ra obscura, parfois utilisĂ©e comme dispositif de reproduction par ces artistes, est Ă  l’origine d’arts de la scĂšne. La camera obscura, en somme, a donnĂ© Ă  la fois le tableau perspectif, la photographie et le diorama, qui sont tous les trois des arts de la scĂšne »15. 16 GUÉRIN Michel, L’espace plastique, Bruxelles Éditions La part de l’Ɠil, 2008, p. 94. 23Cette topoĂŻĂ©tique, cette scĂ©nographie du tableau qui doit nous amener Ă  transformer le plat en plans16, se fera par le cadre, par la fenĂȘtre, la fenĂȘtre albertienne. La perspective s’appuyant entre autre sur le pavement, le carrelage, vĂ©ritable support narratif, est une des clefs nous donnant accĂšs Ă  la mise en scĂšne. 24La perspective nous happe, nous attrape avec violence et nous plonge dans une aspiration vertigineuse ; nous glissons le long des parois de cette pyramide virtuelle ayant pour sommet le point de fuite et au passage, nous captons les acteurs du premier plan jusqu’aux figurants du lointain, et nous sommes les spectateurs du theatron », de l’amphithéùtre ouvert sur l’histoire. 25Il y a donc, en l’intant du regard Ă  travers le cadre, un renversement du cĂŽne optique. Celui-ci a pour sommet l’Ɠil, et sa base en est le champ de vision. Ce champ de vision est, dans la plupart des cas, supĂ©rieur au cadre du tableau, de la scĂšne, ou de l’écran de cinĂ©ma. Il faut, pour que ce champ de vision soit infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  la surface encadrĂ©e, se rapprocher Ă©normĂ©ment de la surface contenue dans le cadre. Ce gros plan aura pour effet de nous dĂ©connecter de la scĂšne, il risque de nous plonger dans une zone de flou qui annulera le sens mĂȘme de l’histoire. Donc gĂ©nĂ©ralement, la base de ce cĂŽne optique est supĂ©rieure au cadre. Une partie de ce cĂŽne, sa pĂ©riphĂ©rie, se heurtera au mur sur lequel sont accrochĂ©es les images encadrĂ©es, il se fracassera contre le cadre de scĂšne. L’autre subira cette extrusion et un changement perspectif. 26Notre regard, cette projection de l’Ɠil sur le plat contenu par le cadre ira chercher le point de fuite proposĂ© par l’artiste, il y aura en quelque sorte une prise de relais, le passage du tĂ©moin. Le cĂŽne extrudĂ© se transformera en pyramide dont la base sera le plat du tableau, de l’écran, ou du quatriĂšme mur contenu dans le cadre de scĂšne du théùtre et le sommet se trouve sur le point de fuite. 27Dans les deux cas, l’Ɠil – ou sa projection - en est le sommet, celui du cĂŽne optique extrudĂ©, celui de la pyramide projective. 17 PANOFSKY Erwin, La perspective comme forme symbolique, prĂ©face de Marisa Dalai Emiliani, Paris Le ... 18 GUÉRIN Michel, L’espace plastique, Bruxelles Éditions La part de l’Ɠil, 2008, p. 12. 28Cette vision traversante17 du diorama dont parle Erwin Panofsky, est selon Michel GuĂ©rin une configuration dynamique, façon de dire qui emporte pour les associer scĂ©niquement espace, mouvement, image »18. 19 Henry Maldiney, extrait de l’émission de France culture bon plaisir du 18 mai 1998, in, France cult ... 29Lors de cette traversĂ©e du dispositif de notre espace, clos illimitĂ© » de la scĂšne théùtrale et du plateau de cinĂ©ma, nous survolerons structures et vides structures, un vide signifiant19. 20 BARSACQ LĂ©on, Le DĂ©cor de Film, PrĂ©face de RenĂ© Clair, Paris Éditions Seghers, 1970, p. 185. LĂ©on ... 30Pour Eisenstein parlant du dĂ©cor qu’il s’agisse de la composition des ensembles, de l’harmonie des masses juxtaposĂ©es, de l’ordonnance mĂ©lodique des formes ou du martĂšlement rythmique des dĂ©tails, on se trouve en prĂ©sence d’une “danse ” »20. 31L’espace est bien plus que le contenant de la scĂšne dansĂ©e, il est aussi un cavalier, un partenaire qui invite l’acteur Ă  une chorĂ©graphie, un ballet, un pas de deux, l’un interagissant sur l’autre, le forçant, le contraignant, l’accompagnant. 32L’espace scĂ©nographique est un lieu fait d’articulations, de cĂ©sures, oĂč le vide est partie intĂ©grante, notamment quand la scĂ©nographie suppose un dispositif perspectif, succession d’espaces traitĂ©s Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles, fausses perspectives, perspectives forcĂ©es. Le vide-structure est une bĂ©quille au visible, et c’est bien la prĂ©sence des deux Ă©lĂ©ments qui fait le tout. Il est impensable d’ignorer les deux, de sĂ©parer le visible de l’invisible 21 MERLEAU-PONTY Maurice, Le visible et l’invisible, Paris Éditions Gallimard, 1964, p. 93. C’est prĂ©cisĂ©ment parce que l’Être et le NĂ©ant, le oui et le non, ne peuvent ĂȘtre mĂ©langĂ©s comme deux ingrĂ©dients que, quand nous voyons l’ĂȘtre, le nĂ©ant est aussitĂŽt lĂ , et non pas en marge, comme la zone de non-vision autour de notre champ de vision, mais sur toute l’étendue de ce que nous voyons, comme ce qui l’installe et le dispose devant nous en spectacle21 Maurice Merleau-Ponty. 33Chaque espace cadrĂ© doit faire l’objet d’une conception en creux, du prĂšs au lointain, entre la surface et le fond. La soustraction de l’invisible donc du vide constructif dĂ©fait le lieu du dĂ©cor, ce serait un retour Ă  l’état antĂ©rieur de la structure, c’est-Ă -dire Ă  l’objet non-support de l’histoire du lieu. La modĂ©lisation d’un paysage urbain ou champĂȘtre ou de tout autre genre, dans un espace rĂ©duit comme une scĂšne de théùtre ou un studio de cinĂ©ma, ne passe pas par une compression de ce paysage. Souvenons-nous les compressions de CĂ©sar crĂ©ent un Ă©lĂ©ment qui n’a plus rien Ă  voir avec la chose comprimĂ©e. 34Il serait donc impossible de comprimer, de froisser ce paysage tout en conservant son identitĂ©. La solution mise en Ɠuvre est bien l’utilisation de l’intervalle, de la perspective forcĂ©e, et la crĂ©ation de diffĂ©rents plans s’étalant dans la profondeur. Du théùtre de Sabbattini Ă  la peinture de GĂ©rard de Lairesse, aux cinĂ©mas de Georges MĂ©liĂšs, de Jacques Tati, d’Alain Resnais, au dĂ©cor des Amants du pont neuf de Leos Carax, l’espace s’est souvent, avec raison, traduit de la sorte succession de plans, d’intervalles, de vides. Le vide est nĂ©cessaire Ă  cette construction symbolique de l’espace. Ce vide est chargĂ© de temps, de distance, d’air et de son. Mais il est surtout chargĂ© d’imagination. Le vide est un rĂ©ceptacle Ă  une imagination constructrice, c’est un terreau d’imaginaire. Cette imagination est ce qui permet la prolongation de la chose construite, elle est ce qui permet de poursuivre dans le temps et l’espace ce chemin alors que celui-ci, un temps, Ă©chappe au regard
 Elle est la canne de l’aveugle ! L’imagination est ce qui, au moment de ce troncage narratif, prolonge l’histoire. La partie vue du chemin est pour ainsi dire synecdoque du chemin, elle donne sens Ă  la fois au tout du chemin et Ă  l’invisible du chemin. 35Le dĂ©corateur aura donc affaire Ă  un espace clos qui, heureusement par jeux et astuces, se fera illimitĂ©. Pour Jacques Saulnier, dĂ©corateur d’Alain Resnais, c’est bien cet espace clos qui dĂ©terminera sa façon de faire. Il mettra son savoir-faire, sa technicitĂ© au service de l’espace, pour l’étirer, l’allonger vers des lointains nous rapprochant de cette ligne d’horizon, ce bout du monde. 22 FRANCASTEL Pierre, La figure et le lieu, Paris Éditions Gallimard, 1967, p. 231. 36Le tout-espace », traitĂ© en une composition harmonieuse doit rĂ©vĂ©ler la non homogĂ©nĂ©itĂ© de l’espace. Tous les corps plongĂ©s dans cet espace n’ont pas la mĂȘme structure, mĂȘme pour deux corps identiques placĂ©s l’un au prĂšs et l’autre au lointain. Une zone Ă  la fois physique de l’épaisseur de l’air et Ă  la fois poĂ©tique, liĂ©e Ă  la description de lieux remarquables, presque magiques, viendra s’intercaler entre ces deux corps combinaison, donc du rĂ©cit merveilleux et de la technique des lointains bleutĂ©s, qui repose sur l’attribution de l’autonomie Ă  la lumiĂšre. Conception, en somme, de la matĂ©rialitĂ© du vide »22. 37MatĂ©rialitĂ© du vide qui, Ă©videmment, intĂ©resse le dĂ©corateur dans sa volontĂ© de recrĂ©er l’espace. Vous ĂȘtes sous l’emprise d’un fantĂŽme ou plutĂŽt vous ressentez sa prĂ©sence, son dĂ©placement. 23 PRÉVOST Bertrand, PrĂ©face de Georges Didi-Huberman, La peinture en actes, Gestes et maniĂšres dans l ... 24 Ibid., p. 46. 38Cette fantasmata n’est pas seulement aquatique, elle est encore atmosphĂ©rique, aĂ©rienne ».23 Votre corps en mouvement, cette prĂ©sence de la fantasmata qui vous accompagne, crĂ©e l’espace, l’air devient la pĂąte mĂȘme, le matĂ©riau Ă©lĂ©mentaire qui donne consistance au geste chorĂ©graphique, dĂšs lors que c’est Ă  l’intĂ©rieur de ce lieu que le corps se meut »24. 25 Addi ... 39Diderot, dans son additif Ă  la Lettre sur les aveugles Ă  l’usage de ceux qui voient25, nous rĂ©vĂšle le phĂ©nomĂšne de mademoiselle MĂ©lanie de Salignac, privĂ©e de la vue presque en naissant elle jugeait, Ă  l’impression de l’air, de l’état de l’atmosphĂšre, si le temps Ă©tait nĂ©buleux ou serein ». 40L’air laissait une empreinte, des traces sur le visage de MĂ©lanie ; la peau du visage frĂŽlĂ©e par l’air se fait alors vision. Le scĂ©nographe, face Ă  ces remous, cette Ă©paisseur de l’air, cette matĂ©rialitĂ© du vide, en accord avec le chef opĂ©rateur, pourra proposer l’utilisation d’artifices, jeux de lumiĂšres de matiĂšres, de voiles, qui auront cette particularitĂ© de donner de la structure Ă  l’air. Cette Ă©paisseur d’air aura pour effet cette dilution de la forme et de la matiĂšre. Forme et matiĂšre se nourriront de la couleur de l’air, celui-ci agira comme un filtre. Une topoĂŻĂ©tique du tableau de Jan Van Eyck La Vierge du chancelier Rolin », du tableau Ă  l’espace 26 BLED GrĂ©gory, Le vide structure. EnquĂȘte sur la structure plastique du dĂ©cor de cinĂ©ma Ă  travers se ... 27 EYCK Jan van, La Vierge du chancelier Rolin, 1435, MusĂ©e du Louvre, Paris France. 41J’ai choisi, pour illustrer cette premiĂšre partie, un tableau du XVe siĂšcle, proposĂ© par un de ces vidĂ©astes de la Renaissance. Il fallait entreprendre un voyage dans l’image, faire lieu. Mon choix s’est arrĂȘtĂ© sur un petit panneau de bois de 66 cm x 62 cm peint par Jan Van Eyck, vers 1435, pour Nicolas Rolin et qui a pour titre La Vierge du chancelier Rolin27. Illustration Le Chancelier Rolin en priĂšre devant la Vierge, dit la Vierge du chancelier Rolin © 2009 MusĂ©e du Louvre/ Erich Lessing. 42Le tableau de Jan van Eyck possĂšde une valeur iconographique, il est source de renseignements sur le dĂ©tail architectural, vestimentaire, le mobilier, la chromatique, la gĂ©ographie, il nous renseigne sur la flore, la faune, et j’en oublie. 28 FRANCASTEL Pierre, La figure et le lieu, Paris Éditions Gallimard, 1967, p. 28. 29 Ibid., p. 29. Il se trouve, assurĂ©ment, quelques rares spectateurs, des peintres surtout, pour vo ... 30 ARASSE Daniel, On n’y voit rien, Paris Éditions DenoĂ«l, 2000, p. 38. L’esprit de gĂ©omĂ©trie rĂšgn ... 43 Les arts figuratifs constituent des sources tout aussi objectives pour l’historien que les Ă©crits et que leurs gloses »28. En oubliant le sens mĂȘme du tableau, en nous plaçant comme techniciens, ce qui pourrait dĂ©plaire Ă  Pierre Francastel29 qui plaide pour une fin de l’ñge des connaisseurs », donc en simples techniciens, nous devons simplement retrouver le tracĂ© perspectif originel, faire fi de toute gĂ©omĂ©trie secrĂšte »30 qui exalte les sĂ©miologues et les interprĂštes des Ɠuvres, lesquels y voient parfois des signes, des tracĂ©s secrets, des rapports mathĂ©matiques. 44Techniciens confrontĂ©s Ă  une image travail », nous considĂ©rons les contours des formes, ses aplats de couleur, et Ă©tudions, comme nous le conseille Alberti, la circonscription des choses. 45Il fallait donc mettre en mesures la scĂšne du tableau. Le damier du sol, support Ă  l’histoire, est de toute Ă©vidence notre grille de repaire spatial. Pour mettre en espace cette saynĂšte de dĂ©votion, pour scĂ©nographier » ce tableau, il fallait donc donner une mesure Ă  cette unitĂ©-carreau ». 31 ALBERTI LĂ©on Battista, De la Peinture, De Pictura 1435 Traduction Jean Louis Schefer, prĂ©face Jea ... 46Plusieurs pistes sont possibles. La premiĂšre consiste, comme nous le prĂ©conise LĂ©on Battista Alberti, Ă  s’appuyer sur la prĂ©sence humaine et plus prĂ©cisĂ©ment sur la prĂ©sence de Rolin. Donc, en se servant de l’homme comme rĂ©fĂ©rence, on pouvait trouver un multiple de l’unitĂ©-carreau en la personne de Rolin, encore fallait-il connaitre la taille de l’homme au XVe siĂšcle. Selon Alberti, la longueur la plus commune du corps d’un homme est de trois bras31. Ces trois bras correspondent Ă  la hauteur du Christ. La tradition lui accorde une taille d’environ 1,78 m. La taille du chancelier Rolin Ă©tant peu fiable, il existait une deuxiĂšme solution en la prĂ©sence du coffre ciselĂ© sur lequel est assise la Madone. Je me suis alors rapprochĂ© de la conservatrice en chef du dĂ©partement Moyen Âge/ Renaissance du MusĂ©e des Arts DĂ©coratifs de Paris. AprĂšs nos diffĂ©rents Ă©changes, j’ai dĂ©cidĂ© de me baser sur une hauteur de coffre de 53 cm, j’ai alors commencĂ© mes tracĂ©s, le tableau s’est recouvert d’un rĂ©seau de lignes droites ; une construction dynamique venait recouvrir ce tableau dans le seul but de retrouver le premier point posĂ© sur la toile par Jan van Eyck. . 47L’archĂ©ologue dĂ©corateur, aprĂšs avoir Ă  la suite de ses fouilles, restaurĂ© le point central, les diffĂ©rents points de fuite, la ligne de terre et l’échelle de reprĂ©sentation, aprĂšs avoir dĂ©terminĂ© les diffĂ©rents volumes, doit implanter ce nouvel espace dans le lieu clos du plateau de cinĂ©ma. Les dimensions de cet espace studio l’obligeront Ă  un rythme d’intervalles, Ă  un Ă©clatement de la forme et Ă  une fragmentation l’espace du dĂ©cor se dessine enfin. 48Nous assistons Ă  une mĂ©tamorphose du tableau qui se fait boite d’espace, boite Ă  son, le temps devient acteur, le jeu de la Vierge et du Chancelier Rolin peut y commencer. Illustration Espace fragmentĂ© de la scĂšne extraite de La Vierge du chancelier Rolin. Espace intĂ©rieur de la loggia. ReprĂ©sentation 3D G. Bled Illustration Espace fragmentĂ© de la scĂšne extraite de La Vierge du chancelier Rolin. Espace intĂ©rieur de la loggia mettent en Ă©vidence l’accĂ©lĂ©ration de la perspective entre les colonnes du jardin et de la cour. ReprĂ©sentation 3D G. Bled 49Le tableau est devenu dĂ©cor, lieu du jeu des acteurs, interdit au spectateur. 32 GĂ©rard de Lairesse, par sa façon de procĂ©der dans la construction spatiale de son tableau, qu’il co ... 33 DIDEROT, ƒuvres EsthĂ©tiques, notes et introduction de Paul VerniĂšre, Paris Éditions Garnier FrĂšre ... 34 LAGRENÉE dit L’AÎNÉ, Louis-Jean-François, La chaste Suzanne version de 1749. 50Diderot, dans ses pensĂ©es dĂ©tachĂ©es sur la peinture, nous parle du peintre Lairesse32. Celui-ci prĂ©tend qu’il est permis Ă  l’artiste de faire entrer le spectateur dans la scĂšne du tableau ». Diderot, qui n’en croit rien, poursuit ainsi Cela me semblerait d’aussi mauvais goĂ»t que le jeu d’un acteur qui s’adresserait au parterre »33. Cet acteur remettrait en cause le quatriĂšme mur. L’admoniteur d’Alberti nous montrait l’endroit oĂč il fallait regarder, mais ce n’était pas une invitation Ă  entrer dans le tableau, nous restions sujet externe, passif. Diderot, prenant l’exemple du tableau La chaste Suzanne34 peint par La GrenĂ©e, affirme que nous ne sommes mĂȘme pas les tĂ©moins de la scĂšne ; le tĂ©moin a dĂ©jĂ  un rĂŽle actif, il peut intervenir. 51Suzanne, pour Ă©chapper aux deux vieillards, pour leur cacher sa nuditĂ© se tourne dans la direction du spectateur, tĂ©moignage flagrant de son absence la chaste Suzanne ne dĂ©voilerait pas ainsi sa nuditĂ©. Nous ne sommes pas lĂ  pour l’acteur. 35 EYCK Jan van, Madone du chanoine van der Paele, 1436, MusĂ©e Groeninge, Bruges, Belgique. 52Les artistes ont, grĂące Ă  cette perspective, tout fait pour que leur art soit art de la mimĂ©sis, le tableau devenait monde, un monde ouvert proposant une entrĂ©e au spectateur. Le pavement comme le tapis de sol d’un autre tableau de Jan Van Eyck La Madone du chanoine van der Paele35, sont des artifices qui semblent se dĂ©rouler sous nos pieds, ils sont une invitation. Mais tout comme les chaussures dĂ©posĂ©es Ă  l’entrĂ©e des maisons nippones, il faut y laisser notre chair. L’esprit, et notre imagination y voyagent, nous pouvons ressentir l’air, le souffle du vent des tableaux de LĂ©onard de Vinci, mais jamais nous n’aurons nos cheveux mis en bataille par ce courant d’air. 53Puisque la technique nous le permet, entrons dans le tableau de Jan van Eyck, devenu espace scĂ©nique, dĂ©ambulons sur le plateau, dans le studio. Allons prendre rĂ©ellement possession de cette profondeur. 54Selon Merleau-Ponty La profondeur est en rĂ©alitĂ© une juxtaposition de points comparables Ă  la largeur. Simplement, je suis mal placĂ© pour la voir. Je la verrais si j’étais Ă  la place d’un spectateur latĂ©ral, qui peut embrasser du regard la sĂ©rie des objets disposĂ©s devant moi, tandis que pour moi ils se cachent l’un l’autre. 36 MERLEAU-PONTY Maurice, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception, Paris Éditions Gallimard, 1945, pp. 295- ... 55Suivons les conseils de Merleau-Ponty, pour une comprĂ©hension de la profondeur. Choisissons un regard latĂ©ral36 pour embrasser l’ensemble de cette boite d’espace. 56Cette position nous renseigne sur la profondeur, elle nous raconte une histoire sur la plastique du dĂ©cor, comme un making off, un accĂšs au backstage, zone interdite Ă  juste titre aux spectateurs. Ce point panoptique technique » nous donne un contrĂŽle sur l’ensemble du dispositif, sur la structure de l’agencement, mais ce n’est pas ce point que je nomme panoptique du sens » car cette position n’a aucun sens liĂ© Ă  l’histoire, elle ne me raconte pas l’histoire de La Vierge et du chancelier Rolin telle que le voulait son rĂ©alisateur. Illustration Espace fragmentĂ© de la boite d’espace de la scĂšne extraite de La Vierge du chancelier Rolin. Haut de page Notes 1 GUÉRIN Michel, L’espace plastique, Bruxelles Éditions La part de l’Ɠil, 2008, p. 11. 2 FRANCASTEL Pierre, L’image la vision et l’imagination l’objet filmique et l’objet plastique, Paris Éd DenoĂ«l Gonthier, 1983, p 22. En montrant une chose on fournit des informations aussi bien abstraites que sensibles d’une prĂ©cision au moins Ă©gale, mais sur d’autres plans, aux informations du discours. La mise en combinaison artificielle d’élĂ©ments matĂ©riels servant de support Ă  des perceptions visuelles ou sonores n’est pas moins signifiante que l’ordre combinatoire des mots ». 3 JUNICHIRÔ TanizaKi, Eloge de l’ombre, Traduit du japonais par RenĂ© Sieffert, Lagrasse Éditions Verdier, 2011, p. 33. Les chinois ont un mot pour cela, le lustre de la main » ; les japonais disent l’usure » le contact des mains au cours d’un long usage, leur frottement, toujours appliquĂ© aux mĂȘmes endroits, produit avec le temps une imprĂ©gnation grasse ; en d’autres termes, ce lustre est donc bien la crasse des mains » 4 PERNOT HervĂ©, L’atelier Fellini, une expression du doute, Paris Éditions l’Harmattan, 2003, p. 101. 5 Ibid. 6 AUMONT Jacques, L’Ɠil interminable, Paris Nouvelles Éditions SĂ©guier, 1995, p. 139. 7 RESNAIS Alain, Smoking / No Smoking, 298 mm, Productions Camera One, France 2 CinĂ©ma, Alia Films, 1993. 8 AUMONT Jacques, L’Ɠil interminable, Paris Nouvelles Éditions SĂ©guier, 1995, p. 139. 9 DELORME AndrĂ©, FLÜCKIGER Michelangelo, Perception et rĂ©alitĂ©, une introduction Ă  la psychologie des perceptions, Bruxelles Belgique Éditions groupe De Boeck, 2003, pp. 280-281, p. 28. La texture visible d’une surface reprĂ©sente le corrĂ©lat visuel de la texture tactile. Elle se dĂ©finit optiquement comme un ensemble de microvariations de luminance et de couleur. Lorsqu’une surface est vue dans le plan frontal, ses Ă©lĂ©ments de texture sont gĂ©nĂ©ralement Ă©gaux et rĂ©partis de façon trĂšs rĂ©guliĂšre dans leur projection rĂ©tinienne. Cependant l’observation d’une surface frontale ne reprĂ©sente qu’un cas particulier. Le sol nous apparaĂźt le plus souvent en perspective et il va de mĂȘme des murs et des plafonds des habitations. La projection optique d’une surface vue en perspective prend la forme de ce que Gibson appelle un gradient de texture ». S’il s’agit de la projection de la surface du sol, les Ă©lĂ©ments de texture y diminuent de grosseur tout en augmentant en densitĂ© de bas en haut ». 10 DELORME AndrĂ©, Psychologie de la perception, MontrĂ©al Vigo, By Éditions Etudes Vivantes, 1982, p. 132. 11 MARCIAK DorothĂ©e, La place du prince, Perspective et pouvoir dans le théùtre de cour des MĂ©dicis, Florence 1539-1600, Paris Éditions Champion, 2005, p. 194. 12 MANETTI Antonio, La dĂ©monstration de la perspective, In, HAMOU Philippe, La vision perspective 1435-1740, Paris Éditions Payot et Rivages, 2007, p. 57. 13 CHONÉ Paulette, Le P. Levrechon et l’image cinĂ©tique reprĂ©senter en une chambre close tout ce qui se passe dehors, in, WUNENBURGER Jean-Jacques, Sous la direction, La renaissance ou l’invention d’un espace, Dijon Éditions Universitaires de Dijon, collection figures libres, 2000, p. 261. 14 HAVELANGE Carl, De l’Ɠil et du monde, une histoire du regard au seuil de la modernitĂ©, Paris Librairie ArthĂšme Fayard, 1998, p. 331. Carl Havelange nous cite des passages du livre Dioptrique de RenĂ© Descartes Descartes, dans la Dioptrique, premiĂšre illustration du discours de la mĂ©thode, Ă©crite d’ailleurs avant le Discours lui-mĂȘme, reprend bien entendu Ă  son compte le modĂšle de l’image rĂ©tinienne et sans rien y apporter de neuf qui soit vraiment fondamental. A propos des images qui se forment sur le fonds de l’Ɠil », Descartes Ă©voque ceux-lĂ  qui s’en sont dĂ©sia tres-ingenieusement expliquĂ©, par la comparaison de celles qui paroissent dans une chambre, lors que l’ayant toute fermĂ©e, rĂ©servĂ© un seul trou,& ayant mis au devant de ce trou un verre en forme de lentille, on estend derriere, Ă  certaine distance, un linge blanc, sur qui la lumiere, qui vient des objets du dehors, forme ces images. Car ils disent que cette chambre reprĂ©sente l’Ɠil ; ce trou, la prunelle ; ce verre, l’humeur cristalline, ou plustost toutes celles des parties de l’Ɠil qui causent quelque refraction ; & ce linge, la peau intĂ©rieure, qui est composĂ©e des extremitĂ©s du nerf optique » page 35 Mieux encore, en s’aidant de l’Ɠil d’un homme fraichement mort », ou, au defaut, celuy d’un bƓuf », on pourra, aprĂšs une adĂ©quate prĂ©paration anatomique, faire apparaĂźtre non peust-estre sans admiration, & plaisir, une peinture, qui reprĂ©sentera fort naĂŻvement en perspective tous les objets » page 37 . 15 BARTHES Roland, La Chambre claire, in, ƒuvres complĂštes, Tome V, textes 1977-1980, Paris Éditions du Seuil, 1978, p. 813. La camera obscura, en somme, a donnĂ© Ă  la fois le tableau perspectif, la photographie et le diorama, qui sont tous les trois des arts de la scĂšne. » 16 GUÉRIN Michel, L’espace plastique, Bruxelles Éditions La part de l’Ɠil, 2008, p. 94. 17 PANOFSKY Erwin, La perspective comme forme symbolique, prĂ©face de Marisa Dalai Emiliani, Paris Les Ă©ditions de minuit, 1975, p. 37. Item perspectiva est mot latin signifiant vision traversante » 18 GUÉRIN Michel, L’espace plastique, Bruxelles Éditions La part de l’Ɠil, 2008, p. 12. 19 Henry Maldiney, extrait de l’émission de France culture bon plaisir du 18 mai 1998, in, France culture. Hors champ, invitĂ© François Cheng, octobre 2012. il faut que ce vide soit actif pour qu’il soit signifiant » 20 BARSACQ LĂ©on, Le DĂ©cor de Film, PrĂ©face de RenĂ© Clair, Paris Éditions Seghers, 1970, p. 185. LĂ©on Barsacq cite S. M. Eisenstein in UNE MUSIQUE PETRIFIEE » Mon expĂ©rience d’architecte, puis de dĂ©corateur de théùtre fut assez brĂšve, mais dura suffisamment pour que le trait fondamental du processus de la crĂ©ation des volumes dans l’espace, me fĂ»t rĂ©vĂ©lĂ©. Ce n’est pas sans raison que l’on appelle l’architecture la musique pĂ©trifiĂ©e ». Qu’il s’agisse de la composition des ensembles, de l’harmonie des masses juxtaposĂ©es, de l’ordonnance mĂ©lodique des formes ou du martĂšlement rythmique des dĂ©tails, on se trouve en prĂ©sence d’une danse ». C’est la mĂȘme danse » qui est Ă  l’origine des crĂ©ations musicales ou picturales, c’est encore elle qui prĂ©side au montage » cinĂ©matographique. Les volumes et les vides, les cĂ©sures, mĂ©nagĂ©s entre eux, les taches de lumiĂšre et les trous d’ombre, les accumulations de masses, et les dĂ©tails se rĂ©pandent en trilles, prĂ©cĂšdent, sous forme d’ébauche sur le papier, de taches, de lignes, d’intersections, cette envolĂ©e de visions dans l’espace qui est destinĂ©e Ă  ĂȘtre rĂ©alisĂ©e, en matĂ©riaux durables ou Ă©phĂ©mĂšres. » ƒuvres choisies, Edition en russe, Moscou, 1966. 21 MERLEAU-PONTY Maurice, Le visible et l’invisible, Paris Éditions Gallimard, 1964, p. 93. 22 FRANCASTEL Pierre, La figure et le lieu, Paris Éditions Gallimard, 1967, p. 231. 23 PRÉVOST Bertrand, PrĂ©face de Georges Didi-Huberman, La peinture en actes, Gestes et maniĂšres dans l’Italie de la Renaissance, Arles Éditions Actes Sud, 2007, p. 45. 24 Ibid., p. 46. 25 Addition Ă  la lettre prĂ©cĂ©dente, p. 29. 26 BLED GrĂ©gory, Le vide structure. EnquĂȘte sur la structure plastique du dĂ©cor de cinĂ©ma Ă  travers ses racines et sa poĂŻĂ©tique. ThĂšse soutenue le 2 juillet 2015 UniversitĂ© de Toulouse, p. 233. 27 EYCK Jan van, La Vierge du chancelier Rolin, 1435, MusĂ©e du Louvre, Paris France. 28 FRANCASTEL Pierre, La figure et le lieu, Paris Éditions Gallimard, 1967, p. 28. 29 Ibid., p. 29. Il se trouve, assurĂ©ment, quelques rares spectateurs, des peintres surtout, pour voir dans la peinture autre chose. Certains poussent la dĂ©formation jusqu’à nĂ©gliger le sens et Ă  considĂ©rer un tableau comme un systĂšme de contours ou de plages colorĂ©es gĂ©nĂ©rateur de sensations d’un ordre particulier. Mais ce ne sont que des techniciens. Lorsqu’on va choisir au magasin un objet quelconque, on sait bien que, si l’on se trouve avec un spĂ©cialiste, il vous dĂ©couvrira aussitĂŽt un nombre infini de menus dĂ©tails qui, en derniĂšre analyse, vous gĂątent ordinairement le plaisir. N’allez jamais choisir un meuble avec un expert, ni un tissu, ni surtout une robe. La peinture n’est pas faite pour les peintres, mais pour le public. Fini l’ñge des “connaisseurs” ». 30 ARASSE Daniel, On n’y voit rien, Paris Éditions DenoĂ«l, 2000, p. 38. L’esprit de gĂ©omĂ©trie rĂšgne plus souvent chez l’interprĂšte que chez l’artiste. » 31 ALBERTI LĂ©on Battista, De la Peinture, De Pictura 1435 Traduction Jean Louis Schefer, prĂ©face Jean Louis Schefer, introduction Sylvie Deswarte-Rosa, Collection La LittĂ©rature Artistique », Paris Éditions Macula DĂ©dale, 1992, L1, §119, p. 113-115 je dĂ©termine la taille que je veux donner aux hommes dans ma peinture. Je divise la hauteur de cet homme en trois parties et ces parties sont pour moi proportionnelles Ă  cette mesure qu’on nomme vulgairement bras. Car, comme on le voit par la symĂ©trie rapport harmonieux de parties, voir note page 107, De la Peinture, De Pictura des membres de l’homme, la longueur la plus commune du corps d’un homme est de trois bras. 32 GĂ©rard de Lairesse, par sa façon de procĂ©der dans la construction spatiale de son tableau, qu’il considĂ©rait proche de l’agencement d’espace théùtral, pouvait penser Ă  inviter le spectateur Ă  entrer dans sa peinture. Mais mĂȘme sur une scĂšne, le spectateur n’est pas le bienvenu in HÉNIN Émmanuelle, La scĂšne encadrĂ©e une scĂšne tableau », in HAQUETTE Jean-Louis, HÉNIN Émmanuelle, Etudes rĂ©unies, et travaux du groupe CLAM de l’UniversitĂ© de Jussieu Paris 7. La scĂšne comme tableau, Poitiers La licorne, UFR de Langues et LittĂ©ratures, 2004, p. 27 GĂ©rard de Lairesse, qui conçoit la perspective des plans du tableau comme une addition d’écrans successifs, placĂ©s Ă  diffĂ©rentes distances du spectateur- comme au théùtre. » 33 DIDEROT, ƒuvres EsthĂ©tiques, notes et introduction de Paul VerniĂšre, Paris Éditions Garnier FrĂšres, 1959, p. 792. 34 LAGRENÉE dit L’AÎNÉ, Louis-Jean-François, La chaste Suzanne version de 1749. 35 EYCK Jan van, Madone du chanoine van der Paele, 1436, MusĂ©e Groeninge, Bruges, Belgique. 36 MERLEAU-PONTY Maurice, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception, Paris Éditions Gallimard, 1945, pp. 295-296. Haut de page Table des illustrations LĂ©gende Illustration no Photographie de plateau, Jacques Saulnier devant son dĂ©cor pour le film Smoking no smoking, il faut remarquer la petite Ă©glise. URL Fichier image/jpeg, 76k LĂ©gende Illustration Photogramme du film de Pier Paolo PASOLINI, Le DĂ©camĂ©ron. URL Fichier image/jpeg, 80k LĂ©gende Illustration Le Chancelier Rolin en priĂšre devant la Vierge, dit la Vierge du chancelier Rolin CrĂ©dits © 2009 MusĂ©e du Louvre/ Erich Lessing. URL Fichier image/jpeg, 48k LĂ©gende Illustration Espace fragmentĂ© de la scĂšne extraite de La Vierge du chancelier Rolin. Espace intĂ©rieur de la loggia. URL Fichier image/jpeg, 352k LĂ©gende Illustration Espace fragmentĂ© de la scĂšne extraite de La Vierge du chancelier Rolin. Espace intĂ©rieur de la loggia mettent en Ă©vidence l’accĂ©lĂ©ration de la perspective entre les colonnes du jardin et de la cour. URL Fichier image/jpeg, 380k LĂ©gende Illustration Espace fragmentĂ© de la boite d’espace de la scĂšne extraite de La Vierge du chancelier Rolin. URL Fichier image/jpeg, 3,5M Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique GrĂ©gory Bled, De l’image Ă  l’espace, le regard du dĂ©corateur de cinĂ©ma. », Entrelacs [En ligne], 13 2017, mis en ligne le 18 mai 2017, consultĂ© le 26 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur GrĂ©gory Bled DĂ©corateur, Docteur en CinĂ©ma, Professeur associĂ© Ă  l’ESAV, chercheur au LARA-SEPPIA, UniversitĂ© de Toulouse Jean JaurĂšs, France Articles du mĂȘme auteur Haut de page Droits d’auteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page EmmanuĂšle Bailly - PubliĂ© le 18/03/2018 Ă  0925, mis Ă  jour le 18/03/2018 Ă  1603 Des centaines de films ont Ă©tĂ© tournĂ©s dans les rues de Paris. Mais au-delĂ  du dĂ©cor, la Ville lumiĂšre s'invite parfois sur la pellicule en tant que personnage essentiel. Passage en revue Ă  l'occasion du Printemps du cinĂ©ma. La ville sous l'occupation "La TraversĂ©e de Paris", tournĂ© en 1956 par Claude Autant-Lara avec Jean Gabin et Bourvil nous plonge dans le Paris de la Seconde Guerre mondiale. A Paris, en 1942, un chauffeur de taxi au chĂŽmage, Marcel Martin gagne sa vie en livrant des colis au marchĂ© noir. Un jour, il doit transporter Ă  pied, Ă  l’autre bout de la capitale prĂ©cisĂ©ment de la rue Poliveau dans le 5e arrondissement Ă  la rue Lepic dans le 18e, quatre valises contenant un cochon dĂ©coupĂ©. â–ș Le parcours de la rue Poliveau Ă  la rue Lepic © Google Maps Un regard sur le Paris "de l'Ă©poque" En 1976, Claude Lelouch filme Paris Ă  bord de sa Mercedes. La camĂ©ra est fixĂ©e sur le pare-choc, et la voiture traverse toute la ville Ă  vive allure. Le film, "C'Ă©tait un rendez-vous", dure un peu plus de huit minutes. Plus rĂ©cemment, "Chacun cherche son chat" de CĂ©dric Klapisch 1996 est une tranche de vie dans un immeuble parisien. Le film montre l'isolement dans une grande mĂ©tropole et la solidaritĂ© qui peut pourtant y exister. Ce film est aussi une plongĂ©e dans le quartier de la Bastille. Le rĂ©alisateur nous promĂšne aux quatre coins du 12Ăšme arrondissement. Le Paris idĂ©alisĂ© Loin du rĂ©alisme de Klapisch, "Le Fabuleux Destin d'AmĂ©lie Poulain" de Jean-Pierre Jeunet 2001 est un conte contemporain dans un Paris mythique et intemporel. Ce film, qui rencontra un succĂšs populaire international, a amenĂ© de nombreux cinĂ©philes Ă  Montmartre Ă  la recherche des lieux emblĂ©matiques du tournage. En 1973, "Touche pas Ă  la femme blanche", le film de Marco Ferreri, raconte la vie du gĂ©nĂ©ral Custer. Le tournage se dĂ©roule dans le chantier du futur forum des Halles, devant l'Ă©glise Saint-Eustache. L’occasion de dĂ©couvrir les images du "Trou des Halles" envahi par les Indiens. Le Paris monumental De grands succĂšs du cinĂ©ma international, comme "Minuit Ă  Paris" 2011 de Woody Allen, "Moulin Rouge" 2001 ou "Da Vinci code" 2006, ont choisi la ville pour cadre. Pour son film, Woody Allen a tournĂ© dans six lieux de la capitale et de la proche banlieue. Les quais de Seine, le musĂ©e de l'Orangerie, le pont Alexandre III, les quais avec les bouquinistes, le marchĂ© aux puces de Saint-Ouen. Des lieux certes trĂšs touristiques, mais qui font partie du patrimoine de la capitale. En 2006, le film "Paris, je t'aime", composĂ© de plusieurs sketchs, met en avant un quartier reprĂ©sentatif pour chacun des 20 arrondissements. 21 rĂ©alisateurs de 12 nationalitĂ©s diffĂ©rentes, se succĂšdent derriĂšre la camĂ©ra, dont les frĂšres Cohen, Alfonso CuarĂłn, Gus Van Sant ou Wes Craven. Et devant la camĂ©ra, des acteurs cĂ©lĂšbres comme Juliette Binoche, Willem Dafoe, Julie Depardieu, GĂ©rard Depardieu, Gena Rowlands, Elijah Wood, Fanny Ardant, Natalie Portman, Ludivine Sagnier. "Paris, je t'aime" rĂ©pond au film "Paris vu par" qui en 1965 rĂ©unit les courts-mĂ©trages de six rĂ©alisateurs de la Nouvelle Vague Jean Douchet, Jean Rouch, Jean-Daniel Pollet, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol. Chaque cinĂ©aste y filme une histoire dans un quartier diffĂ©rent de Paris. Une plongĂ©e dans le quartier de Saint-Germain-des-PrĂ©s, dans le 6Ăšme arrondissement, avec le rĂ©alisateur Jean Douchet. ELLE EST LIEE A TRISTAN - Mots-FlĂ©chĂ©s & Mots-CroisĂ©s Recherche - DĂ©finition Recherche - Solution La meilleure solution pour ELLE EST LIEE A TRISTAN Solution DĂ©finition ISEUTELLE EST LIEE A TRISTAN EN 5 LETTRES Solution DĂ©finition CUTILIEE A LA REACTIONEMS ESAEST LIEE A LA LEGENDE D'ARIANELIBERTEEN FRANCE, ELLE EST LIEE A EGALITE ET FRATERNITENASALELIEE AU NEZNONNEFEMME LIEE PAR SES VOEUXSAUCEBIEN LIEE ELLE NAPPE BIENSOIEMATIERE TEXTILE LIEE A LA CHINESUIE AMOURSENTIMENT ENTRE TRISTAN ET ISEUTASIL FUT LE NEGRE VERBICRUCISTE DE TRISTAN BERNARDBOULIMIEMALADIE CONTRAIRE A L'ANOREXIE MAIS LIEE A ELLEDEVOTIONADORATION LIEE A LA RELIGIONDIGESTIONFONCTION VITALE LIEE A L'ALIMENTATIONIVRESSESENSATION D'EUPHORIE LIEE A UN SENTIMENTMEDECINEDISCIPLINE LIEE AU SERMENT D'HIPPOCRATEONUSIENNE OTANLIEE A UN TRAITEPONTNEUFA PARIS, CONSTRUCTION LIEE A DES AMANTS DE CINEMARHENANELIEE A UN FLEUVE D'EUROPEJe propose une nouvelle solution ! 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GĂ©opolitique et expĂ©riences humaines On peut dire de cet Ă©crivain aventurier que ses origines familiales l’ont peut-ĂȘtre prĂ©disposĂ© une mĂšre spĂ©cialisĂ©e en mĂ©decine tropicale, un pĂšre journaliste, autant dire la double propension Ă  explorer ce qui nous vient de l’étranger et Ă  vouloir le raconter. Tant mieux pour nous, car sa bougeotte nous vaut de sillonner d’incroyables terres et de lointaines sociĂ©tĂ©s. Sous forme de carnet de voyage, d’essai, d’album photographique ou de documentaire, Sylvain Tesson fait chaque fois le rĂ©cit de la rencontre non prĂ©mĂ©ditĂ©e, avec soi-mĂȘme, avec autrui, avec un environnement qui pousse Ă  grandir. Livres d’aventure Encore Ă©tudiant en DEA gĂ©opolitique, Sylvain Tesson n’en reste pas aux livres de cours. À 19 ans, il enfourche dĂ©jĂ  son vĂ©lo pour traverser le dĂ©sert central d’Islande. Il enchaĂźne en rejoignant une expĂ©dition de spĂ©lĂ©ologie en Malaisie. Aux cĂŽtĂ©s de son ami Alexandre Poussin, il se lance en 1993 dans un audacieux tour du monde Ă  VTT. Mieux qu’un trophĂ©e, il nous rapporte On a roulĂ© sur la terre », le rĂ©cit d’un pĂ©riple de 25 000 kilomĂštres, qui reçoit le prix jeune IGN. Plus jamais il ne s’arrĂȘte ! À 25 ans, il se rend Ă  pied du Bouthan jusqu’au Tadjikistan, une aventure que retrace La marche dans le ciel 5 000 kilomĂštres Ă  pied Ă  travers l’Himalaya ». L’expĂ©rience humaine en terre hostile FascinĂ© par l’Asie, le voyageur dĂ©cide deux ans plus tard de marcher dans les pas des grands explorateurs, comme Marco Polo ou Ella Maillard. Avec sa compagne, l'exploratrice Priscilla Telmon, il nous livre cette traversĂ©e des steppes Ă  cheval, de la Chine Ă  la mer d’Aral, sous la forme d’un roman, La chevauchĂ©e des steppes », puis d’un carnet de voyage Carnets de steppes Ă  cheval Ă  travers l’Asie centrale ». Pour Sylvain Tesson, ni l’exploit, ni le voyage ne sont une fin en soi. Ce qui le captive, c’est l’expĂ©rience humaine, la confrontation aux Ă©lĂ©ments naturels qui s’opposent Ă  lui. L’axe du loup », puis l’album photographique Sous l’étoile de la libertĂ© six mille kilomĂštres Ă  travers l’Eurasie sauvage » rendent hommage aux Ă©vadĂ©s du goulag. À pied, Ă  cheval, Ă  vĂ©lo, il refait leur trajet, en conditions extrĂȘmes, de la SibĂ©rie jusqu’en Inde, en passant par la Chine puis par le Tibet. En 2012, il recommence, en side-car. Il reproduit le pĂ©riple Berezina » jadis opĂ©rĂ© par NapolĂ©on pour replier sa Grande ArmĂ©e, de Moscou Ă  Paris. Un regard sur la vie des hommes Quand d’autres parleraient de retour Ă  la nature, Sylvain Tesson nous propose plutĂŽt un retour Ă  l’essentiel. Souvent heurtĂ© par nos sociĂ©tĂ©s modernes, il nous interpelle Et si le bonheur revenait Ă  disposer de solitude, d’espace et de silence ? ». En 2010, il dĂ©cide donc de s’établir, seul, pour six mois, sur les bords du lac BaĂŻkal, au cƓur de la SibĂ©rie. Une tranche de vie en ermite, qui aboutit Ă  Dans les forĂȘts de SibĂ©rie », teintĂ© d’émotions profondes. L'accident qui changea tout "S’extasier de l’instant" D’expĂ©ditions en Ă©quipĂ©es, Sylvain Tesson multiplie les talents. En 24 ans, il signe neuf rĂ©cits de voyage, sept nouvelles, dix albums photographiques et dix films qui retracent ses Ă©popĂ©es. Il est aussi animateur en radio, prĂ©sentateur sur France 3, journaliste, confĂ©rencier, souvent prĂ©facier. Son destin aurait pu s’arrĂȘter en 2014, quand l’auteur intrĂ©pide, amateur de l’escalade des toitures, chute de dix mĂštres. PlongĂ© dans un coma artificiel, il en rĂ©chappe, abĂźmĂ©, au prix de longs mois de soins. C’est en traversant la France, Sur les chemins noirs » du sud au nord, qu’il achĂšvera de se guĂ©rir, Ă  pied. Plus que jamais, il invite Ă  s’extasier de l’instant qui ne dure pas. Un Ă©crivain saluĂ© Sylvain Tesson, pour Une vie Ă  coucher dehors », reçoit le prix Goncourt de la nouvelle 2009. Il est rĂ©compensĂ© par le prix Nice Baie des Anges, en 2014, pour S’abandonner Ă  vivre ». En 2011, le prix MĂ©dicis essai salue Dans les forĂȘts de SibĂ©rie ». Berezina » est doublement primĂ© en 2015, par le prix de la Page 112 et le prix des Hussards. En 2019, le prix Renaudot est dĂ©cernĂ© Ă  La panthĂšre des neiges ».

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